« À la maison, si le temps est menaçant, balade prévue ou pas, je ne sors pas mon vélo. En route vers Strasbourg, je ne me pose pas la question, il a beau pleuvoir depuis des heures, j’y vais, on y va », confie une participante. Il y a l’objectif à atteindre mais il y a aussi l’aventure partagée. Quand Alice a dû renoncer, suite à une chute et une fracture, nous avons été déçues pour elle. Quand l’une ou l’autre a eu un coup de fatigue – 9 jours de pédalage, 870 km, des pluies abondantes, c’est légitime – elle s’est toujours trouvé des copines pour les attendre.
Ce qui est sympa, c’est que ce soutien, nous ne l’avons pas trouvé qu’au sein de notre groupe de 63 cyclotes. Nos accompagnateurs, d’abord, ont été précieux, à commencer par le soir où ils sont restés jusqu’à minuit pour changer plusieurs dizaines de patins de freins usés prématurément sur les routes pentues et trempées, voire boueuses et gravillonnées, de l’Yonne et du pays d’Othe dans l’Aube.
Nous avons aussi apprécié l’accueil réservé par plusieurs clubs cyclos à diverses étapes de notre parcours :
– le club de Chaumont venu à notre rencontre avant de nous proposer un apéritif à l’arrivée devant le Formule 1 de Chaumont. La présidente du Codep de Haute-Marne, Christelle Béguinet, était également là pour nous encourager.
– le club des Amis de Vélocio d’Epinal : ils nous ont accompagnées sur la fin de notre étape jusqu’à Chaumousey et le lendemain matin, ils étaient encore là pour nous guider jusqu’au col de la Chipotte en évitant la traversée d’Epinal. Et cela sous un ciel plus que menaçant..
– le club de Sélestat nous a quant à lui fait découvrir à Châtenois les spécialités locales que sont le kouglof et autres gâteaux faits maison, le pinot noir (non, pas la choucroute cela aurait été prématuré). Après la traversée des Vosges, ça réconforte, et pas que les estomacs.
Nous pensons aussi aux maires de certaines communes où nous avons pique-niqué. Celui de Nazelles-Négron en Indre-et-Loire, nous félicitant de faire honneur aux installations qu’il avait fait mettre en place sur les bords de la Cisse.
Plus tard, ce fut celui de St-Mards-en-Othe, dans l’Aube, qui nous a ouvert sa salle communale à l’improviste. Et tant pis s’il a fallu se hâter de la rendre propre pour une association locale ; ce fut notre seul moment de l’étape au sec et au chaud.
Le lendemain, M. le maire de Villars-en-Azois nous proposait l’ancien lavoir de la commune transformé en salle des fêtes pour nous poser. Quel événement pour lui ! Pensez donc, le passage de notre groupe doublait soudainement la population de ce village de Haute-Marne.
Et le vendredi, c’est le maire d’une petite commune des Vosges, Frain, qui nous offrait aussi un abri bienvenu au milieu d’une journée à nouveau grandement passée sous la pluie.
Autant d’attentions, et sans doute d’autres comme cet habitant nous aidant à changer une chambre à air sous une pluie soutenue, qui nous ont fait du bien tout au long de notre voyage.
Oui, ce voyage itinérant à Strasbourg a été l’occasion d’une belle solidarité au sein et autour de la grande famille cyclotouriste.